Les stéréotypes sociaux de sexe et leurs nombreuses conséquences
Ces stéréotypes sont présents partout, y compris à l’école. Ils agissent sans que nous en ayons conscience, insidieusement. Il est donc nécessaire d’en prendre conscience pour y faire face.
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Les stéréotypes de sexe sont des représentations schématiques et globalisantes qui attribuent des caractéristiques sur ce que sont et ne sont pas les filles et les garçons, les femmes et les hommes. Ils font passer pour naturels et normaux des rôles de sexe différents et hiérarchisés, assignés aux femmes et aux hommes dans une culture donnée, à une époque donnée.
Les stéréotypes de sexe se mettent en place dès le plus jeune âge et influent sur la manière dont les garçons et les filles construisent au fil des ans leur identité, leur scolarité, leur orientation professionnelle.
Les idées reçues sur les femmes et sur les hommes sont partout. Nous contribuons même à les véhiculer sans nous en rendre compte.
Et toute cette constructions sociale n’aurait pas d’effet sur les filles et les garçons ?
La « menace du stéréotype » est un phénomène étudié en psychologie sociale : en situation d’évaluation de ses capacités ou compétences, la personne peut craindre d’alimenter ou de confirmer le stéréotype qui s’applique à son groupe d’appartenance, et cela peut provoquer une diminution de ses performances.
Une conséquence importante de ce phénomène est le désinvestissement. C’est exactement ce qui se passe pour un grand nombre de filles par rapport aux mathématiques ou à l’informatique.
Dans les pays occidentaux, ces deux domaines scientifiques sont très valorisés socialement, et donc associés au masculin : une fille qui s’y engage fait un choix non conforme à ce stéréotype de sexe. Par contre, en Malaisie, les métiers de l’informatique sont caractérisés par l’absence de force physique requise, un travail propre et sans danger, et on trouve 65% de femmes dans les études d’informatique.
Ces exemples prouvent que les métiers ont un sexe et que celui-ci peut varier selon les pays. La variation s’observe aussi dans le temps : les métiers de médecin (66 % de femmes parmi les médecins de moins de 30 ans en 2016) et de magistrat sont restés presque exclusivement masculins jusqu’à une période récente.
Références
Pour une communication publique sans stéréotypes de sexe, Guide pratique, La documentation française.
M. Désert, J.-C. Croizet J.-P. Leyens, La menace du stéréotype : une interaction entre situation et identité, L’Année psychologique – Année 2002, 102-3, pp. 555-576.
Les femmes et les sciences … au-delà des idées reçues, Femmes et mathématiques, Femmes et sciences, Femmes ingénieurs, 2019.
Naïma Anka Idrissi, Fanny Gallot, Gaël Pasquier, Enseigner l’égalité filles-garçons, Dunod, Collection « La boite à outils du professeur », 2018.