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De l’école au lycée : 2

Comment expliquer cette situation : filles et garçons auraient-ils des cerveaux différents ?

Les études récentes sur le fonctionnement du cerveau permettent d’éliminer cette hypothèse, notamment les travaux de la neurobiologiste Catherine Vidal : « Concernant les fonctions cognitives, les connaissances actuelles sur le développement du cerveau et la plasticité cérébrale montrent que les filles et les garçons ont les mêmes potentialités de raisonnement, de mémoire, d’attention. »

Pour mieux vous en convaincre, observons ce qui s’est passé en informatique : la place des femmes a sensiblement progressé au cours des décennies 1970 et 1980 et depuis, la tendance s’est inversée. Les cerveaux des femmes et des hommes ne peuvent pas avoir évolué en un si court laps de temps.

En savoir plus :

« Quand le nouveau-né voit le jour, son cerveau compte 100 milliards de neurones, qui cessent alors de se multiplier. Mais la fabrication du cerveau est loin d’être terminée, car les connexions entre les neurones, ou synapses, commencent à peine à se former : seulement 10 % d’entre elles sont présentes à la naissance. Cela signifie que la majorité des synapses se fabrique à partir du moment où le bébé commence à interagir avec le monde extérieur.

Les influences de la famille, de l’éducation, de la culture, de la société, jouent un rôle majeur sur le câblage des neurones et la construction du cerveau. (…)

Chacun des 7 milliards d’individus sur la planète possède un cerveau unique, indépendamment du fait d’appartenir au sexe féminin ou masculin. »

Catherine Vidal, docteure ès sciences en neurobiologie, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur de Paris.

Sur le cas particulier de l’informatique :

« Il n’y avait que 5% de femmes ingénieures en 1972, 14 % en 1983… En revanche à ce moment-là, les femmes étaient 20 % dans la filière informatique. Dans les années 1980, un changement se produit, de sorte qu’en 2017, les femmes ne sont plus en moyenne que 12% dans les écoles d’ingénieur·es en informatique, 10% à l’université et 8 % dans les filières de technicien·nes supérieur·es (BTS, DUT). »

Isabelle Collet, informaticienne et enseignante-chercheuse à l’université de Genève.

Références :

Catherine Vidal, Nos cerveaux, tous pareils, tous différents !, Belin, collection Egale à Egal,  2015

Isabelle Collet, Les oubliées du numérique, éditions Le Passeur, 2019

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