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Non, le problème n’est pas de “réconcilier” les filles avec les maths !

Suite aux annonces récentes de Jean-Michel Blanquer, vient d’être publié dans la précipitation un projet de programme pour l’ajout d’1h30 de mathématiques dans l’enseignement scientifique de première.

On y lit notamment que

Des exemples de ce type peuvent peut-être réconcilier avec les mathématiques certains élèves, notamment des jeunes filles, ayant une vision soit totalement « désincarnée », soit purement techniciste, des mathématiques.

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Les activités visant l’acquisition d’automatismes fournissent par ailleurs des conditions de réussite rapide et mettent les élèves en confiance, ce qui peut contribuer à la réconciliation de certains, notamment les jeunes filles, avec les mathématiques.

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L’association femmes et mathématiques rappelle que le problème grave que posent les inégalités sociales et de genre liées à la réforme du baccalauréat ne peut pas être résolu en ajoutant 1h30 de mathématiques dans l’enseignement scientifique de première, ni en prenant n’importe quelle mesure dans la précipitation et sans concertation avec l’ensemble des acteurs concernés.

Les inégalités filles/garçons ne se résument pas en un problème de réconciliation des filles avec les maths. Ces inégalités doivent s’analyser de manière systémique et mener à des solutions structurelles qui préservent les filles ET les garçons de choix stéréotypés. Les filles ne sont pas spécialement fâchées avec les mathématiques : face à des choix, elles ont tendance à opter pour d’autres disciplines de la même manière que beaucoup de garçons évitent les matières littéraires. Il ne s’agit donc pas de les “réconcilier”, mais de ne pas les mettre face à des choix très déterminants pour la suite de leurs études à un âge où les élèves (filles et garçons) sont particulièrement influencés par les stéréotypes véhiculés dans la société.

L’association femmes et mathématiques demande une large concertation et un travail en profondeur sur l’ensemble du programme de mathématiques. Elle marque sa préférence pour l’introduction d’un choix obligatoire parmi deux spécialités de mathématiques en première.

Projet de programme de l’enseignement scientifique de première