Aller le contenu

Repyramidage à l’université : rien pour les mathématiciennes ?

Le « repyramidage » est une procédure nouvelle s’inscrivant dans le cadre de la Loi de programmation de la recherche (LPR) qui décrit l’évolution de l’organisation et le financement de la recherche pour les 10 prochaines années.

Un accord relatif à l’amélioration des rémunérations et carrières a été validé en octobre 2020. Celui-ci prévoit en 5 ans 2.000 possibilités pour des maîtres ou maîtresses de conférences (MCF) titulaires de l’habilitation à diriger des recherches et disposant d’une certaine ancienneté de devenir professeur des universités (PR) dans leur établissement actuel, dont 800 pour une première vague.

Le « pyramidage » actuel (toutes disciplines) est de 31% de PR et 69% de MCF. L’objectif est d’atteindre un ratio de 40% de PR pour 60% de MCF.

Le Ministère a publié une liste de répartition des 800 premiers postes entre les différents établissements. C’est le Conseil d’Administration de chaque université qui fixe le nombre de postes ouverts dans chaque discipline.

Pour cette première vague couvrant deux des cinq années du plan, le Ministère a demandé aux établissements bénéficiaires des postes de les affecter en priorité aux disciplines les plus déficitaires (dont l’informatique, les sciences de gestion, les sciences et techniques des activités physiques et sportives).

Nous regrettons vivement que le Ministère ne profite pas de cette procédure nouvelle pour prioritairement favoriser la promotion des femmes maîtresses de conférences dans des disciplines, comme les mathématiques, où la parité est loin d’être atteinte.

Pourtant, l’accord relatif à l’amélioration des rémunérations et carrières indique :

« Il s’agit également par ces opérations de rendre effective l’égalité entre les femmes et les hommes de rémunération et de déroulement de carrière, afin de mettre en œuvre l’axe 3 « Supprimer les situations d’écarts de rémunération et de déroulement de carrière » de l’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité femmes-hommes dans la fonction publique. »

Accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité femmes-hommes dans la fonction publique

Nous demandons que cette priorité soit donnée pour les 3 dernières années de ce plan. Une telle mesure nécessiterait d’être annoncée à l’avance afin de permettre aux maîtresses de conférences découragées par le plafond de verre actuel de présenter une habilitation à diriger des recherches.

Rappelons que le pourcentage de femmes parmi les professeures n’est que de 6,5% en mathématiques fondamentales et 17% en mathématiques appliquées.

Ainsi, le « pyramidage » en mathématiques fondamentales (section CNU 25) s’élève à 17% PR / 83% MCF pour les femmes (41%/59% pour les hommes). En mathématiques appliquées (section CNU 26), il est de 22%/78% pour les femmes (41%/59% pour les hommes).

Effectifs en mathématiques fondamentales et appliquées (année 2020)

Vous trouverez ci-dessous un tableau donnant le pyramidage sexué pour chaque discipline. Les données sont triées selon l’écart entre le pourcentage d’hommes professeurs et le pourcentage de femmes professeures. Les disciplines les plus inégalitaires sont donc en haut de ce tableau. Il s’agit de :

  1. Histoire du droit et des institutions
  2. Terre solide
  3. Biologie des organismes
  4. Mathématiques
  5. Physiologie
  6. Biologie et biochimie moléculaire
  7. Ethnologie, préhistoire, anthropologie biologique
  8. Etudes germaniques et scandinaves
  9. Constituants élémentaires
  10. Mathématiques appliquées et applications des mathématiques

Références :

Décret no 2021-1722 du 20 décembre 2021 créant une voie temporaire d’accès au corps des professeurs des universités et aux corps assimilés